Les médicaments traditionnels sont en vente libre dans les quartiers à faible revenu de la mairie de Bujumbura et la plus part de ces produits sont habituellement achetés sans ordonnance, ce qui soulève un certains nombre de préoccupation quant à la qualité et à la dose des produits utilisés.
Au nord de la capitale, précisément au marché de Kinama, les fournisseurs viennent des montagnes surplombant la capitale une fois la semaine, dimanche très tôt le matin et comme leurs clients qui viennent acheter, ils sont visiblement des personnes à revenu faible.
Dans la plus part des cas, ces derniers opèrent à la fois en milieu rural et urbain, tous cela en dehors des structures de santé établies avec des traitements qui comblent les lacunes du système de santé officiel malgré la présence des autorités locale et sanitaires.
Ils étalent ces produits à terre en pleine rue, derrière les murs du marché en face d’autres marchandises, un endroit vraiment inadéquat pour la vente d’un médicament qu’il faut donner à un malade.
Ces derniers sont composés de diverses feuilles de plantes parfois pilées, bois fragmentés, tiges, graines écorces, tronc d’arbres racines à l’état brut ou en poudre etc., plusieurs personnes en majorité des vieilles femmes, hommes et jeunes mamans viennent marchander un à un.
Au moment où les médicaments sont servis dans les pharmacies en fonction des prescriptions du médecin, les guérisseurs de Kinama consultent les patients sur place gratuitement et verbalement avant de les proposer des médicaments à prendre sans toutefois spécifier la dose en fonction de la gravité de la maladie ou de l’âge du patient.
Un des clients que nous avons rencontré sur le lieu nous a déclaré qu’il préfère plutôt les guérisseurs traditionnels, ne tient pas compte des conseils du médecin, prend par contre au sérieux les remèdes de la médecine à base de plante médicinales sans se soucier des risques dangereux qu’elle peut encourir.
« Nous reconnaissons que certaines plantes réagissent favorablement à certaines maladies plus que les médicament pharmaceutiques, » a-t-il déclaré.
Des autorités administratives estiment que ces guérisseurs ont déjà fourni des services à l’échelle locale depuis des années malgré la loi sur la médecine traditionnelle au Burundi qui n’a pas encore été officiellement validée ajoutant qu’il n y a pas pour cela la raison d’entrer en conflit avec eux.
En février dernier, une loi portant sur la réglementation de la médecine traditionnelle a été adoptée à l’Assemblée Nationale, elle préconise la création d’une autorité de régulation des médicaments à base des plantes ainsi que les remèdes traditionnels.